vendredi 10 octobre 2008

CHAPITRE 3 « BELLE FRANCE DE LA REPUBLIQUE » (2/5)


Ce qu’ignoraient Germain et Belle France, c’est que la scène avait eu un témoin. Un témoins qui avait assisté à tout cela avec un mélange de sentiments. La peur qu’elle ressentît pour eux s’était mêlée à une sorte d’intérêt malsain et à un détachement mélancolique, souvent remarqué chez ce personnage. Il s’agissait de Jolie Princesse d’Avalon, très étrange, à ce que l’on dit. Chose qui lui viendrait de son ascendance. En effet, elle est l’un des rares dieux à avoir du sang elfique dans les veines, contrairement aux autres dieux habitant « Europe de Vienne » qui furent créés par l’être suprême à partir d’essences humaines. Différente des autres divinités, on la craignait ou on l’évitait dans l’immeuble, en même temps qu’on se surprenait à admirer cette beauté d’albâtre. Ce faisant elle se retrouvait ainsi condamnée à vivre sur une île affective, sans pouvoir toucher ni les côtes, ni les cœurs des autres divinités, assistant dans son coin aux amours naissants des autres dieux et au mûrissement des fruits de ces amours.

Bien évidemment, une telle malédiction ne pouvait que produire des frustrations et de la mélancolie. Ce à quoi s’ajoutait chez elle une certaine aigreur et des tentations perfides à l’encontre de ses voisins, aussi noble fut elle par ailleurs. Tout cela détermina, du coup, et alors qu’elle grandissait tout comme les autres jeunes divinités, deux de ses passe-temps préférés.

Tout d’abord voguer sur les océans à la recherche de côtes charnues à caresser et de divinités qui la comprendraient enfin. Ensuite à jouer de ses charmes étranges pour semer la zizanie dans l’immeuble, à chaque fois qu’elle revenait de voyage et s’ennuyait un peu.

C’est donc elle qui assista, à travers la fenêtre de sa chambre plongée dans l’obscurité, aux déchirures amoureuses entre Belle France et Germain. De quoi lui donner des idées.

Suite à cet épisode dramatique, les sentiments entre Belle France et Germain passèrent de l’amour névrosé à la haine avec l’attirance restant pour dénominateur commun entre ses deux sentiments.

Puis vint le temps des études. Germain partit dans une Académie militaire comme beaucoup de jeunes dieux de son époque. Belle France choisit quant à elle de faire des études d’ethnologie ethnocentriste, assez en vogue, aussi à l’époque. Aussi ils s’évitèrent pendant quelque temps.

A la fin de leurs études, ils revinrent dans l’immeuble familial. Jolie d’Avalon qui s’ennuyait ne trouva rien de mieux que d’organiser une petite soirée spéciale voisinage sur le thème du Maroc. Elle profitait de l’absence de tous les parents qui étaient partis faire de la randonnée pédestre chez oncle Zeus dans le mont Olympus. Tous les jeunes dieux acceptèrent. Rendez-vous fut donné ver 19 heures. Le point de rencontre était l’appartement de Jolie d’Avalon mais consigne était donnée de laisser toutes les portes d’appartement ouvertes histoire de pouvoir déambuler dans les couloirs et les appartements de tous les dieux Bien évidemment Belle France et Germainn qui ne s’étaient pas revus depuis longtemps, furent invités. Par conséquent ça na pas raté !

A 19 heures tout le monde était presque arrivé. Il ne manquait plus que Belle France. Elle arriva à 19H04 aux bras de Romain qui s’était laissé convaincre par elle de venir. Le sang de Germain qui méprisait Romain ne fit qu’un tour. Son humeur vira au très sombre. Le sang lui battait les tempes et les joues au point que les cicatrices de son visage, qu’il avait gagnées lors de duels de lames à l’académie, s’ouvrirent. Son visage se couvrit de sang bleu.

Romain se sentit gêné pendant que Belle France regardait Germain avec mépris. Le regard torve de Belle France cinglait le cœur de Germain. Jolie d’Avalon se délectait de ce spectacle tout en conservant le masque de l’indifférence. Germain ne tint pas longtemps. Il se rua sur le couple de circonstance, éjecta Romain d’un violent coup d’épaule et gifla Belle France tout en la traitant de « salope ! »

Celle-ci encaissa le coup sans broncher puis lui décocha un violent coup de pied retourné, sauté en pleine mâchoire qui envoya Germain s’étaler tête la première sur un beau canapé cuir fait par Weymar, un esprit au service des dieux. Le cuir se déchira. La stupeur fut générale. Belle France avait appris le Viet Vo Dao, un art martial, lors d’un voyage chez des divinités indochinoises. Germain sortait la tête du canapé le souffle coupé tout comme Belle France qui s’était froissé un muscle en donnant son coup de botte sécrète. Eh oui ! Même les dieux ont besoin de s’échauffer correctement avant un combat. Il était 19H29. Le tumulte de l’appartement avait gagné les couloirs de l’immeuble et Belle France ainsi que Germain retrouvaient leurs esprits.

Jolie d’Avalon se trouvait un peu gênée par cette situation hors de tout contrôle. Elle ne sauvait que faire. Le tumulte s’étendait de minute en minute.

Germain insultait à tout va, provoquait tout le monde en duel. Il entra dans une colère brune quand quelqu’un lui déchira sa jolie veste de chez Dantzig. Il ne savait qui avait osé lui déchirer son beau costume d’apparat. Il lui fallait du coup se défouler sur quelqu’un. Il trouva rapidement sa victime.

Benlevy, un grand esprit, serviteur de l’être suprême s’était gentiment proposé d’apporter de la musique et des spécialités orientales. Germain le voyant arrivé se déchaîna sur Benlevy, qu’il détestait pour ses qualités, sans que Benlevy n’ait eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait.

Germain enchaîna les coups de titans entraînant Benlevy dans le couloir. Les coups étaient terribles. Ils résonnaient comme du cristal que l’on déchire. Personne n’osait s’interposer. Chacun cherchant plutôt à éviter les éclairs que Germain lançait tout autour de lui. Germain laissa Benlevy gisant dans le couloir, quasi anéanti.

Sa rage n’étant pas tarie, il retourna dans l’appartement de Jolie d’Avalon s’attaquer à tous en même temps. D’où pouvait provenir cette fureur démentielle. D’une main, il tenait Belle France par la gorge. L’autre main s’abattait sur tout le monde. Jolie d’Avalon couru alors vers la fenêtre et appela les voisins de l’immeuble d’en face à l’aide. Ceux-ci se réveillèrent et s’apprêtaient à intervenir.

Alors que les cris devenaient des rugissements et que les éclairs de Germain secouaient jusqu’aux fondations de l’immeuble, l’inattendu se produisit.

Tous les parents étaient partis chez oncle Zeus, sauf la grand-mère qui était restée alitée suite à une surprenante rougeole. Il s’agissait de grand-mère Parouskaya qui habitait l’aile Est de l’immeuble. Elle fut réveillée en plein sommeil réparateur par tout ce tumulte en même temps que se réveilla avec elle son caractère ursidé. Aussi elle partit rouge de colère, corriger tous ces jeunes dieux irrespectueux, après avoir pris son bon gros rouleau à pâtisserie.

Germain s’agitait encore comme un vilain diable. Le voyant, elle se rua sur lui et lui molli les genoux d’un bon coup de rouleau à pâtisserie. Les voisins des immeubles alentour arrivèrent eux aussi. Tous ensemble, ils calmèrent le Germain. Fin du drame.

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